Le kératocône

Le Kératocône : Une affection de la cornée

Définition

Le kératocône est une maladie progressive de la cornée, la couche transparente à l’avant de l’œil, qui se caractérise par un amincissement et un affaissement de cette structure. Cela entraîne une déformation de la cornée, qui prend une forme conique plutôt que sphérique, perturbant ainsi la vision. Les personnes atteintes de kératocône peuvent éprouver des troubles visuels tels que  :

  • Une vision floue et déformée

     

  • Des difficultés à voir la nuit

     

  • Une sensibilité accrue à la lumière

Le kératocône peut affecter un seul œil ou les deux et survient généralement pendant la puberté ou au début de l’âge adulte, avec une progression qui ralentit souvent après l’âge de 30 ans.

Diagnostic

Le diagnostic du kératocône se fait principalement par des examens oculaires approfondis réalisés par un ophtalmologiste. Voici les méthodes les plus courantes utilisées pour poser ce diagnostic :

  1. Examen clinique : L’ophtalmologiste observe la cornée à l’aide d’un lampe à fente, un instrument qui permet de visualiser la structure de l’œil de manière détaillée.

  2. Topographie cornéenne : Il s’agit d’un test spécialisé qui permet de mesurer la courbure de la cornée. Cette cartographie aide à identifier les zones de la cornée qui sont anormalement incurvées, caractéristique du kératocône.

  3. Pachymétrie : Cette mesure permet d’évaluer l’épaisseur de la cornée, qui est souvent plus mince dans les cas de kératocône.

  4. Tonométrie : Bien que ce test serve surtout à mesurer la pression intraoculaire, il peut aider à exclure d’autres pathologies oculaires, comme le glaucome.

Le diagnostic précoce est crucial pour suivre l’évolution de la maladie et décider du traitement le plus adapté.

Suivi

Le suivi du kératocône est essentiel pour observer l’évolution de la maladie, surtout dans ses stades précoces où l’intervention peut ralentir la progression. Voici les aspects importants du suivi :

  1. Contrôles réguliers : Il est recommandé de consulter un ophtalmologiste au moins une fois par an, ou plus fréquemment si la maladie progresse rapidement. Cela permettra de suivre l’épaisseur de la cornée et la courbure.

  2. Adaptation des lentilles : Si le kératocône affecte la qualité de la vision, l’opticien pourra ajuster la correction optique à l’aide de lentilles rigides ou sclérales, selon les besoins du patient.

Évolution de la maladie : L’ophtalmologiste évalue la progression du kératocône et peut recommander des examens plus fréquents si la déformation de la cornée devient plus prononcée.

Traitement par Cross-Linking (CXL)

Le traitement par cross-linking (CXL) est une technique innovante qui permet de ralentir, voire d’arrêter, la progression du kératocône. Il consiste à renforcer les liens entre les fibres de collagène de la cornée, ce qui améliore sa rigidité et réduit son amincissement. Le cross-linking est généralement effectué sur des cornées qui ne sont pas encore trop déformées.

Voici comment se déroule le traitement :

  1. Application de riboflavine : La procédure commence par l’application de riboflavine (vitamine B2) sur la cornée. La riboflavine rend la cornée plus sensible aux rayons ultraviolets.

  2. Exposition aux UV : La cornée est ensuite exposée à une lumière ultraviolette (UV-A) pendant environ 30 minutes, ce qui permet la formation de liaisons covalentes supplémentaires entre les fibres de collagène.

Le cross-linking peut ralentir ou stopper la progression du kératocône, mais il ne permet pas de restaurer la vision déjà altérée par la déformation de la cornée. Dans certains cas, une greffe de cornée peut être envisagée si la maladie atteint un stade avancé.

Lentilles de contact : Une solution essentielle

Les lentilles de contact jouent un rôle crucial dans la gestion du kératocône, en aidant à compenser la déformation de la cornée et à améliorer la qualité de la vision. Plusieurs types de lentilles sont utilisées en fonction de l’évolution du kératocône et des préférences du patient :

  1. Lentilles rigides (RGP) : Ce sont les lentilles les plus couramment utilisées pour traiter le kératocône. Elles permettent de compenser la courbure irrégulière de la cornée et d’offrir une vision plus nette. Ces lentilles sont fabriquées en matériaux rigides qui ne se déforment pas, et leur forme sphérique aide à lisser la surface irrégulière de la cornée.

  2. Lentilles sclérales (SPOT et AKS) : Les lentilles sclérales sont utilisées dans les cas plus avancés de kératocône. Ce type de lentille repose sur la sclère (la partie blanche de l’œil) plutôt que directement sur la cornée, offrant ainsi un confort accru et une correction de la vision plus stable. Les lentilles sclérales SPOT et AKS sont particulièrement adaptées aux patients dont la cornée est trop irrégulière pour être corrigée avec des lentilles rigides traditionnelles. Elles couvrent entièrement la cornée et agissent comme un « réservoir » de fluide, ce qui les rend particulièrement confortables pour les personnes atteintes de kératocône.

Les lentilles sclérales permettent une vision plus nette et un meilleur confort pour les patients ayant des cornées fortement déformées.

Conclusion

Le kératocône est une affection oculaire complexe qui nécessite un suivi régulier pour éviter une dégradation progressive de la vision. Si le diagnostic et le traitement sont précoces, il existe des options efficaces pour contrôler l’évolution de la maladie, comme le cross-linking. En parallèle, les lentilles de contact, notamment les lentilles rigides et sclérales, jouent un rôle central dans l’amélioration de la vision et la qualité de vie des patients atteints de kératocône. Un suivi adapté et personnalisé avec un ophtalmologiste est essentiel pour gérer cette pathologie.